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COMMUNIQUE DE L'AMBASSADE DE CHINE AU SENEGAL SUR LA QUESTION DE DIAOYU DAO(LES ILES DIAOYU)
2012-10-09 22:51
 

I. Le 10 septembre 2012, le gouvernement japonais, faisant fi des représentations solennelles et répétées de la Chine, a annoncé l'« achat » de Diaoyu Dao ainsi que de ses îlots affiliés et la prétendue « nationalisation » de ces îles. Ces actes constituent une grave atteinte à la souveraineté territoriale de la Chine, au sentiment des 1,3 milliard de Chinois, et, de plus, un mépris outrageant des faits historiques et du droit international, une violation grossière des buts et principes de la Charte des Nations Unies. Il s’agit donc des actes tout à fait illégaux, nuls et non avenus.

Diaoyu Dao et ses îlots affiliés font partie intégrante du territoire chinois depuis l'antiquité. La Chine en possède des preuves historiques et juridiques irréfutables. Les Chinois ont été les premiers à découvrir, à nommer et à exploiter les Diaoyu Dao. Sous la dynastie des Ming (du 14ème au 17ème siècle), les Diaoyu Dao étaient déjà incluses dans la zone de défense maritime de la Chine en tant qu’îles affiliées à Taiwan. De ce fait, elles n’ont jamais été terra nulius, la Chine en étant propriétaire incontestable.

Des cartes chinoises et étrangères le prouvent. Les Diaoyu Dao sont explicitement marquées sur la Carte du grand Empire Qing parue en 1863. En revanche, Elles ne sont pas mentionnées dans la Carte du grand Japon dressée en 1876 par l’État-major général du Ministère japonais de l’Armée. Et sur la Carte de la Côte est de Chine : de Hong Kong au golfe Liao-Tung dressée par la marine britannique en 1877, les Diaoyu Dao étaient rattachées à Taiwan et se distinguaient clairement des Nansei Shoto du Japon.

Selon ce qui relate dans les Documents diplomatiques du Japon, entre 1885 et 1893, les autorités de la préfecture d’Okinawa du Japon ont demandé à trois reprises par écrit au gouvernement japonais de mettre les Diaoyu Dao sous sa juridiction et d’y ériger des bornes. Ces requêtes ont été toutes rejetées, le gouvernement japonais de l’époque étant pleinement conscient de l’appartenance des Diaoyu Dao à la Chine.

En 1895, le Japon a profité de la Première Guerre sino-japonaise pour s'emparer illégalement de Diaoyu Dao et de ses îlots affiliés et forcer le gouvernement des Qing à signer un traité inégal lui cédant « l'île Formose (Taiwan) tout entière et toutes ses îles affiliées ». Après la Seconde Guerre mondiale, conformément aux actes juridiques internationaux comme la Déclaration du Caire et la Déclaration de Potsdam, qui constituent les acquis majeurs de la guerre mondiale contre le fascisme et les actes fondateurs de l'ordre international d'après-guerre, acceptés et reconnus noir sur blanc dans l'Acte de reddition du Japon, la Chine a récupéré ses territoires occupés par le Japon y compris Taiwan. Dès lors, Diaoyu Dao et ses îlots affiliés ont ainsi été restitués à la Chine au regard du droit international. Quant aux tractations bilatérales américano-nippones concernant les îles Diaoyu Dao, le gouvernement chinois, dès le début, s'y est fermement opposé et a refusé de les reconnaître.

II. La position de l’état japonais sur la question de Diaoyu Dao et ses derniers agissements s’y rapportant ne sont au fond rien d’autre qu’un refus catégorique de reconnaître son passé militariste et agresseur et d’y renoncer définitivement, qu’une absence totale du moindre remord et d’un minimum d’examen de conscience devant les crimes de guerre qu’il a commis contre la Chine et les autres pays asiatiques. Ils reflètent une tentative de l’état japonais de remettre en cause la victoire et les acquis de la guerre mondiale antifasciste et de défier l'ordre international d'après-guerre. Si l’on suit la logique de l’état japonais, à savoir que les traités inégaux datant de l’époque coloniale que le Japon a forcé la Chine à signer resteraient toujours valables, on pourrait s’interroger, par analogie, sur le sort des pays africains : ces pays n’auraient-il pas été encore sous le joug des puissances coloniales ? quand auraient-ils pu s’en débarrasser pour accéder à l’indépendance nationale et recouvrer la souveraineté territoriale ?

Force est de constater que cette tentative de reniement n’est pas un cas isolé. En effet, jusqu’à ce jour, des forces politiques dominantes au Japon s’accrochent à une négation sans scrupule des crimes de guerre que l’armée japonaise a commis pendant la deuxième guerre mondiale et des indicibles souffrances qu’elle a infligées aux pays asiatiques victimes de l’agression japonaise. Selon leur assertion, le massacre de Nanjing en 1937 qui a causé pendant six semaines la mort de 300 000 Chinois n’a jamais eu lieu ; l’état japonais et l’armée japonaise n’avaient rien à voir dans l’installation dans les pays victimes de l’agression japonaise des maisons de réconfort, où des dizaines de milliers de femmes asiatiques, menacées et sous contrainte, ont été exploitées comme esclaves sexuels. Jusqu’à aujourd’hui, les criminels de guerres japonais de classe A, condamnés à la peine capitale par le Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient, sont toujours vénérés dans le sanctuaire Yasukuni à Tokyo. La Chine, qui a payé un lourd tribut dans sa guerre de résistance contre l’agression japonaise et a apporté une grande contribution à la victoire de la guerre mondiale antifasciste, comment peut-elle ne pas trouver scandaleux le fait qu'un pays vaincu, comme le Japon, réclame la souveraineté sur une partie intégrante du territoire d'un pays vainqueur comme la Chine ?

Devant les agissements pervers du Japon, tous ceux qui défendent l’équité et la justice ne peuvent s’empêcher de se poser les questions suivantes : comment le Japon pourra-t-il se montrer crédible auprès de ses voisins asiatiques et des peuples du monde ? comment le Japon sera-t-il capable, comme il le souhaite, de jouer un rôle plus important sur la scène internationale comme les pays responsables ?

La Chine exhorte vivement le Japon à renoncer immédiatement à tout acte portant atteinte à la souveraineté territoriale de la Chine, à revenir sur ses erreurs par des actes concrets et à s’engager dans la voie d'un règlement négocié des divergences.

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